C’est au cœur de la petite ville sarthoise de La Ferté-Bernard que se trouve le salon de thé-brocante Madame Moustache. Sa fondatrice, Alexine Vaillant, jeune femme souriante et passionnée, nous parle de l’impact du Covid-19 sur son quotidien.
Que pensez-vous de l’impact de la crise due au Covid-19 sur vos clients ?
Concernant les petits commerces comme le mien, il n’y a pas eu de changement négatif. Au contraire, on observe que les gens sont plus attachés à la proximité, donc pour nous, l’impact est positif. Pour le centre-ville de La Ferté-Bernard, c’est ce qui s’observe de manière générale parmi tous les commerçants. Le détriment se fait par contre ressentir dans les grandes villes comme Le Mans, ou les gens craignent plus d’être contaminés.
Comment la mise en place des mesures sanitaires vous impacte t-elle ?
Chez moi ça ne pause pas de problèmes, puisque je n’ai pas beaucoup de monde au même moment. Avec un petit commerce, il est plus facile de faire respecter les mesures. Même s’il y a moins de places disponibles, notamment depuis que l’hiver nous prive de terrasse, la vente à emporter s’est développée, donc mes clients y trouvent leur compte, et je n’ai eu aucune baisse d’activité.
Pensez-vous que cette crise aura un impact à long terme sur les français ?
Chez les Fertois en particulier, il y a vraiment eu une prise de conscience depuis le confinement. Ils se sont dit qu’au fait, il y avait tout ce qu’il fallait à La Ferté, et que ça ne servait parfois à rien d’aller jusqu’au Mans. Une nouvelle habitude s’est ainsi mise en place, qui s’observe au niveau national par la perte de rayonnement des grandes villes au profit des plus petites. On voit ainsi apparaître de nouveaux commerces, au moins pour le moyen terme. L’essor de l’immobilier et l’arrivée de nombreux parisiens – qui pour certains, quittent leur travail pour refaire leur vie ici – y participe. Après, c’est à nous commerçants d’entretenir cette flamme, de maintenir ce dynamisme, et de faire en sorte que notre ville, grâce à ses commerces, reste attirante sur le long terme.
Pensez-vous qu’un reconfinement soit possible sur le plan économique et social ?
Économiquement comme moralement, je pense que ça serai très compliqué. Ce confinement a déjà été très dur pour certains, notamment au niveau de la trésorerie. Si nous avons réussi à tenir, c’est parce que nous aimons notre métier et que nous avons à cœur de rester, mais je pense qu’avec un nouveau confinement, l’issue serait beaucoup plus fatale.
Quelles sont les adaptations indispensables selon vous pour continuer à tenir votre commerce en ces temps de crise ?
Comme je l’ai déjà fait, il est indispensable de se mettre à la vente digitale et à emporter, ainsi qu’aux réseaux sociaux. Aujourd’hui le travail d’un commerçant n’est plus seulement physique, il passe aussi par le digital. Grâce à cela, nous avons pu continuer notre activité malgré le confinement, et même gagner de nouveaux clients.