Tenue par des étudiants de l’EM Normandie, l’association Zazasoa améliore le quotidien de collégiens malgaches. Une expérience riche de sens, où aider rime avec se former.
Situation sanitaire oblige, c’est à travers son ordinateur qu’Agathe retrouve ses collègues. De son canapé, cette étudiante de dix-huit ans a hâte de commencer la réunion du jour, et pour cause : il s’agit de la première rencontre avec les élèves malgaches du collège François Mahy. Derrière ses lunettes écaille et ses longs cheveux châtains, elle salue amicalement Juliette, Chris et Gwilherm qui se connectent à tour de rôle. Tout comme les neuf membres de l’association, ces quatre étudiants sont tous en première année de Bachelor management international à l’EM Normandie du Havre. Seul le président, Chris, est en troisième année. 
S’impliquer dans une association fait partie de leur cursus, mais parmi une dizaine d’entre elles, c’est Zazasoa qu’ils ont choisi d’intégrer. Leur objectif : récolter un maximum de fonds pour se rendre sur place, à Madagascar, rénover la salle de classe d’une cinquantaine d’enfants malgaches étudiant en 3ème au collège François Mahy. Pour ce faire, ils mettent en œuvre des actions allant de la vente de tote bags à l’organisation d’évènements tels que des soirées étudiantes, en passant par des démarches sponsor auprès de diverses entreprises. En parallèle, ils réalisent des actions humanitaires visant, comme aujourd’hui, à tisser des liens avec ceux qu’ils ont choisi d’aider.
En 2019, son PIB faisait de Madagascar le cinquième pays le plus pauvre du monde. Par conséquent, l’éducation est un secteur parmi d’autres où le manque de moyens est un facteur retardataire pour les populations. Une grande partie des écoles malgaches doivent leur matériel, voire même leur existence, à des associations humanitaire.
Une aventure humaine avant tout
Derrière leur écran, les enfants affichent un air impressionné. Agathe et ses collègues commencent par se présenter avant de les inviter à faire de même, et bientôt, la timidité fait place à l’enthousiasme. L’objectif du jour, c’est d’apprendre à ce premier groupe l’importance de l’utilisation du gel hydroalcoolique. Les rires fusent entre les explications, certains posent beaucoup de questions, et déjà, l’heure est écoulée. Pour la prochaine fois, ils doivent faire part au reste de la classe de ce qu’ils viennent d’apprendre, et réaliser un clip pour présenter leur danse traditionnelle à leurs nouveaux amis. 
En attendant de se rencontrer en chaire et en os, deux autres réunions sont prévues jusqu’au mois de février. Le mois prochain, ce sera au tour d’un autre groupe d’échanger avec les bénévoles de Zazasoa. En refermant sa page Zoom, Agathe a la larme à l’œil « c’est émouvant de voir combien tu peux leur apporter avec finalement pas grand-chose, confie-t-elle. Nous étions censés les rencontrer au mois d’avril, mais avec la Covid nous avons été contraints de reporter à cet été. En attendant, ça fait plaisir d’échanger avec eux, c’est là qu’on voit le prix de nos efforts ». 
Même si leur vie associative est directement liée à leurs études, les étudiants bénévoles à Zazasoa sont animés par des valeurs communes, comme l’importance d’avoir correctement accès à l’éducation pour les enfants malgaches. En plus, cette expérience leur permet de tisser des liens entre eux, s’entraidant dans leurs tâches pour la plupart. En apportant leur aide à ces enfants tout en se formant dans la réalisation de leurs missions, ils font en tout cas honneur à leur nom : en malgache, Zazasoa signifie « enfants prodiges ».



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