Les villes françaises voient émerger de plus en plus de fermes urbaines, et pour cause : depuis le confinement, la tendance de vouloir consommer local s’accentue. Mais les villes se prêtent-elles vraiment à la production agricole ?

La ferme urbaine du toit du parc des expositions, à Paris. /Source: Guillaume Bontemps; paris.fr
L’agriculture s’invite en ville : sur les toits, ou dans les friches des agglomérations, les fermes urbaines sont plus de quatre cent en France. A Paris, elles sont trente, et l’une d’elles a le mérite d’être la plus grande d’Europe, occupant 14 000 m2 sur le toit du Parc des Expositions, porte de Versailles. En plein essor, donc, ces nouvelles formes de production nourrissent un fantasme, celui de villes auto-suffisantes. Cet espoir s’inscrit lui-même dans un contexte post-confinement qui a fait exploser la tendance de vouloir consommer local. Selon une étude réalisée en juillet dernier par le centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), trois quarts des consommateurs déclarent opter aujourd’hui pour des produits régionaux, contre 54% en 2008.
La ville, mode de production relatif
Pourtant, si la ville montre une certaine volonté à s’imposer dans la production locale à travers les fermes urbaines, elle reste bien loin de pouvoir songer à l’auto-suffisance : en ville, 98% de l’alimentation est importée, selon le Conseil économique, social et environnemental (Cese). Pour cause, le manque de surface et le prix d’exploitation de ces dernières : produire en ville coûte au moins trois fois plus cher qu’à la campagne. La ville ne permet donc, ni de produire de grandes quantités, ni de variété. Si certains produits ont tout intérêt à être cultivés en ville, comme les plantes aromatiques, les radis, les betteraves fourragères ou les champignons, d’autres, comme les tomates ou les pommes de terre, sont bien plus délicates à faire pousser en dehors des grandes prairies campagnardes. En adéquation avec leurs moyens de productions, les cultivateurs urbains ont ainsi plus tendance à dédier leurs produits à la restauration, plutôt que dans le but d’approvisionner les particuliers. Finalement, comme l’a souligné le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) dans un rapport publié en 2019, « l’agriculture urbaine ne nourrira pas les villes ».
Pourtant, si la ville montre une certaine volonté à s’imposer dans la production locale à travers les fermes urbaines, elle reste bien loin de pouvoir songer à l’auto-suffisance : en ville, 98% de l’alimentation est importée, selon le Conseil économique, social et environnemental (Cese). Pour cause, le manque de surface et le prix d’exploitation de ces dernières : produire en ville coûte au moins trois fois plus cher qu’à la campagne. La ville ne permet donc, ni de produire de grandes quantités, ni de variété. Si certains produits ont tout intérêt à être cultivés en ville, comme les plantes aromatiques, les radis, les betteraves fourragères ou les champignons, d’autres, comme les tomates ou les pommes de terre, sont bien plus délicates à faire pousser en dehors des grandes prairies campagnardes. En adéquation avec leurs moyens de productions, les cultivateurs urbains ont ainsi plus tendance à dédier leurs produits à la restauration, plutôt que dans le but d’approvisionner les particuliers. Finalement, comme l’a souligné le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) dans un rapport publié en 2019, « l’agriculture urbaine ne nourrira pas les villes ».
En charge de l’alimentation et de l’agriculture à la mairie de Paris, Audrey Pulvar incarne le fantasme d’une ville agricultrice. A travers la coopérative AgriParis, elle propose un double objectif d’ici à 2026 : que 100% des denrées de la restauration collective proviennent de l’agriculture durable bio (53% aujourd’hui) et qu’au moins la moitié soit issue de fermes situées dans un rayon de 250km (650km actuellement).