Après une trentaine de projets d’art urbain réalisés en île de France depuis leur création en 2015, le collectif Quai 36 s’invite à Versailles à travers une exposition faisant écho à leur précédent projet de réhabilitation d’un quartier HLM.

Pour l'exposition "réenchanter la ville", Quai 36 invite des artistes à se réapproprier l'ancienne poste centrale de Versailles
Culturellement, Versailles rayonne, et pas seulement grâce à son château. Du 19 septembre au 18 octobre 2020, l’exposition réenchanter la ville invite, par l’intermédiaire du Quai 36, une quinzaine d’artistes urbains français et internationaux à se réapproprier l’ancienne poste centrale de Versailles, désormais en friche.
Les 800m2 dédiés leur permettent de faire découvrir aux visiteurs leur interprétation du thème « la nature reprenant ses droits » mais aussi de s’exprimer plus librement, à travers des techniques qui leur sont propres. En sus, l’exposition présente des photographies rétrospectives du projet #1096, dont le nom fait référence au nombre de logements sociaux du quartier Bernard de Jussieu. Au total, dix fresques de 150m2 ont été peintes sur les façades de ces bâtiments HLM, scellant ainsi l’union entre le Quai 36, la ville de Versailles et Versailles-habitat, en s’inscrivant dans un plan de réhabilitation du quartier.

Les artistes du projet #1096
La dimension sociale de l'art
Sorti de terre dans les années 1960, ce quartier présente un aspect grisâtre, pas des plus favorables à l’épanouissement de ses riverains… Le Street art, dont le but est d’apporter une meilleure qualité de vie, plus colorée et riche de sens, va réenchanter cet espace. C’est ce vers quoi tend le collectif Quai 36: «Notre conviction est que l’art est dans la ville le véritable reflet de sa vitalité. Il transforme les lieux et permet de retisser du lien entre les habitants». Les fresques urbaines sont aussi l’occasion de rendre l’art accessible à tous, grâce aux lieux publics les accueillant et à l’universalité des messages véhiculés.
En représentant une fillette reposée sur une étoffe face à une flore abondante, le français Seth, qui fait partie des artistes du projet #1096, interroge par exemple notre rapport à la nature. Il témoigne: «On ne va pas se méfier d’une peinture d’un enfant alors qu’on peut soulever des problématiques un peu compliquées des fois. Et puis ça va parler à tout le monde». Ainsi, le Street art représente les évolutions sociétales actuelles: son caractère universel pousse au progrès, notamment en termes de tolérance et de mixité sociale.