Comme beaucoup d’autres, la pharmacie parisienne de la Place des Fêtes iPharm propose des tests antigéniques. Différents des tests PCR, ils connaissent un essor grandissant en cette période proche des fêtes de fin d’année.

Sur ce test, la barre de contrôle forme un trait rouge au niveau du repère T : la cliente est négative.

« Venez vous faire tester ». Sur toutes ses surfaces, la pharmacie iPharm incite au test anti Covid-19. Située au cœur de la Place des fêtes, dans le XIXème arrondissement de Paris, elle est l’une des nombreuses pharmacies en France à proposer le test antigénique. Accueillante, l’une des pharmaciennes à la caisse n’hésite pas à solliciter le responsable en question. Avachi sur sa chaise de bureau, Michael Koen affiche un sourire chaleureux sous ses cheveux bruns et hirsutes. Dépourvu de masque, il annonce le début des tests pour 15 heures. Déjà une cliente patiente face à la petite pièce exigüe séparant la boutique du bureau.
Un test plus rapide
D’une nature enthousiaste, Dominique Lebour s’apprête à passer son cinquième test, le premier dans cette pharmacie. Ayant déjà passé les tests PCR en laboratoire, elle exprime sa crainte d’être contaminée. L’avantage du test antigénique, c’est que cette sexagénaire n’attendra qu’une quinzaine de minutes pour connaître ses résultats. Même si la fiabilité de ces tests est plus faible que celle des PCR, ceux de M. Koen le sont tout de même à 96 %. 
Lorsqu’il réapparait prêt à accueillir sa cliente, il est couvert de protections : masque, gants, lunettes, charlotte, combinaison. Il explique que son test utilise la même technique de prélèvement par tampons-naseaux que le PCR des laboratoires. Seulement, contrairement à ce dernier, il ne nécessite pas de multiplier le virus à l’aide de machines spécifiques, d’où la rapidité d’obtention du résultat. 
Tout de suite, le pharmacien met à l’aise sa cliente, friande de plaisanterie. Elle le met en garde qu’elle est enrhumée, mais il la rassure : « tant mieux, ça veut dire que j’ai beaucoup plus de sécrétion, le test sera d’autant plus fiable ». Après avoir prélevé les deux narines, il transfère la collecte de son « élève modèle » dans le test. Bonne nouvelle, la barre de contrôle finit par former un trait rouge au niveau du repère T : la cliente est négative. Normalement, elle devrait poursuivre avec un test PCR, pour confirmer – ou pas – l’absence du virus dans son organisme.​​​​​​​

Le pharmacien effectue le prélèvement par tampon nasal.

Michael Koen attend que son test lui donne le résultat.

Une passerelle avec les tests PCR
Comme elle ne présentait aucun symptôme, il souligne « on aurait pu s’y attendre ». Dans les faits, les pharmaciens testent aussi bien des malades que des personnes sans symptômes, préférant le faire par précaution ou par nécessité. Michael Koen indique : « au début de la propagation du virus, seuls les patients ayant les symptômes venaient se faire tester. » Aujourd’hui, avec toutes les psychoses autour de la maladie et des fêtes de fin d’année, la majorité ne vient que par anxiété. A l’approche de Noël, la pharmacie de la Place des Fêtes IPharm fait à peu près quinze tests par jours d’après Michael Koen, ce qui pourrait monter jusqu’à trente d’ici la fin de la semaine. 
La prochaine patiente est plus angoissée, et pour cause : c’est son premier test. Toujours aussi avenant, M. Koen réitère sa mise en confiance. « Respirez normalement. Je sais bien que ce n’est pas agréable, mais le but n’est pas de vous faire mal ». Finalement, la cliente repars aussi satisfaite que la précédente : « ça chatouille, vraiment, mais ça ne fait pas mal. Juste une sensation d’éternuement. Au moins maintenant, je pourrais en parler ». 
Après avoir désenfilé son costume de protection, Michael Koen s’apprête à rentrer les données de ses clientes dans l’ordinateur. Il testera encore des clients jusqu’à 20 heures, contribuant selon lui à l’évolution de sa profession, et à « une mission de santé publique très importante ». Depuis la propagation du virus, on dénombre à l’heure actuelle 2 427 316 cas confirmés en France, la multiplication des tests amplifiant l’ampleur de ce bilan et permettant, en partie, d’endiguer l’épidémie.
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